Vous êtes ici : Accueil Solex multimédias Vidéos 2015 Presse : Les 24 heures de Nouziers sont toujours le must du solex
Trente ans que ça dure dans le nord de la Creuse et le succès ne se dément pas. Hier, vers 17 heures, à Nouziers, ils étaient soixante-seize équipages sur la ligne de départ. Un départ donné conjointement, par le député-maire de Guéret, Michel Vergnier, et son homologue de Nouziers, Benoît Reix, un peu comme au Mans avec le drapeau qui s’abaisse, après le fameux coup de fusil.
Départ façon Grand-Prix Le Mans
Les pilotes d’un côté, et de l’autre, les mécanos tenant la machine à genoux, les mains sur le guidon. Ambiance « Grand-Prix », et après un tour de chauffe, des centaines de spectateurs impatients de voir les machines pétaradantes en action. Les super-protos se sont montrés les plus rapides, car les plus puissants. Pas moins de cinq catégories étaient encore représentées cette année : origine (solex normaux), origine amélioré (avec des transformations limitées), promotion, prototype et super-prototype. « Dans cette dernière, tout est autorisé, sauf que la cylindrée doit être de 49,9 cm3 avec un entraînement de la roue avant par galet », souligne Michel Boubet, speaker officiel de ces 24 heures. Dans les stands, les équipiers s’affairent et rien ne doit manquer avant l’heure H, à l’image de l’équipage et binôme 100 % féminin, originaire de Saint-Amand-Montrond (Cher), venu en découdre avec les trois filles de l’équipage 76. « On aime bien l’ambiance, c’est fun. On vient pour rigoler. Jusque là, nos maris venaient. C’est un week-end de détente », explique Pascaline des Rastas Solex qui avait déjà participé l'année dernière dans une équipe mixte. « Moi, je suis plus course, j'aime bien regarder les temps et m'améliorer d'année en année », ajoute Valérie. Elles avouent monter, au mieux, à 60 km/h. Ce qu'elles craignent le plus ?« La panne, la casse moteur. La chute, on y pense pas. Si on y pensait vraiment, on roulerait à 20 à l'heure ».
« Je suis déjà tombé »
Le mécano avoue qu'il est déjà tombé deux fois. « On chute à cause de la fatigue, de la faute d'inattention. Parfois en voulant aller vite, on peut freiner trop tard dans un virage. C'est l'adrénaline de la victoire », précise Charles qui a participé à six reprises aux 24 Heures de Nouziers avant d'arrêter parce qu'il ne prenait plus trop de plaisir. Pour les filles, la course s'annonce dure. Elles ne sont que deux pilotes alors que la plupart des teams engagés en comptent trois. « On change de pilote tous les trois-quarts d'heure. Pour faire un résultat, il va falloir gérer la fatigue et soigner le matériel. »
Lancés sur la piste goudronnée qui emprunte les voies départementales et communales, ces bolides étonnent par leurs performances. Ils atteignent les 80 km/h de moyenne, et même 110 km/h dans la descente du cimetière, peu avant l’entrée du bourg. « Ceux-là, qui doublent le plus souvent, restent sur la gauche tandis que les autres catégories restent sur la droite, ce qui offre des dérapages ou des dépassements spectaculaires dans les virages. L’an dernier, les super-protos et les prototypes améliorés étaient dans le même nombre de tours au bout de 24 heures », note Michel Boubet. C’est la trentième édition, et la 29e dans cette version « 24 heures » car la première année, les organisateurs s’en étaient tenus à une version « 6 heures ». Et puis, l’ambition est venue, et le succès populaire ne s’est jamais démenti. L’ambiance y est pour beaucoup, avec des pilotes venus de toute la France (32 départements, dont le Nord et la région Paca), qui se connaissent bien, et des organisateurs aux petits soins. Et puis ces courses qui font partie du trophée Ufolep ont le vent en poupe.« Beaucoup de gens ont gardé des solex chez eux. Et il y a des raisons financières. Ici, pour la catégorie origine, un budget de 1.000 euros suffit pour s’aligner à Nouziers. En super-proto, où il y a des sponsors, ça peut aller jusqu’à 30.000 euros », ajoute Edwige Chaumette, membre du comité des fêtes. Trois cents bénévoles sont encore mobilisés dont les commissaires de course et les serveurs, certains ayant gardé de la famille dans le village et venus parfois de très loin, pour aider les autres. Ce sont eux les vrais héros de cette nuit creusoise qui s'annonçait longue et passionnante. L’arrivée est annoncée aujourd'hui vers 17 heures devant 2 à 3 000 spectateurs.
Christophe Belhomme